Résumé :
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Introduction : Si la pandémie de COVID-19 a impacté la santé physique des populations, son impact à long terme sur la santé mentale reste incertain. De plus, la majorité des études se sont focalisées sur les composantes négatives de la santé mentale (dépression, anxiété, comportements suicidaires,...) et moins sur ses composantes positives. Cette étude vise à explorer les sentiments positifs et d'amélioration de la vie deux ans après le début de la pandémie de coronavirus, ainsi que les facteurs sociodémographiques, liés au travail et à la santé qui y sont associés. Méthodes : Ce travail a porté sur un échantillon de 1725 participants de la cohorte internationale COMET ayant répondu à la dernière question de la cinquième vague de collecte de données, concernant les sentiments positifs et d'amélioration de la vie suite à la pandémie. Une analyse en classes latentes a été réalisée afin d’identifier des groupes distincts de participants ayant des réponses homogènes à cette question. Des régressions logistiques multinomiales ont ensuite été utilisées pour quantifier les associations entre les variables sociodémographiques, liées au travail et à la santé et les classes identifiées. Résultats : Nous avons identifié quatre classes distinctes de sentiments positifs et d'amélioration de la vie dans notre échantillon. Comparés aux individus de la classe "Aucune amélioration" (31,9%), ceux classés dans la classe "Choix de vie" (15,0%) étaient plus susceptibles d'être des femmes (OR = 1,84, IC à 95 % [1,11-3,06]), de vivre avec deux autres personnes (OR = 1,89 [1,03-3,49]) ou d'avoir une affiliation religieuse (OR = 1,66 [1,13-2,44]). Ceux classés dans la classe "Équilibre travail/vie personnelle" (44,4%) étaient plus susceptibles d'être plus jeunes (OR = 0,99 [0,97-1,00]), de résider dans la région Asie-Pacifique occidentale (OR = 1,69 [1,14-2,50]) ou Asie du Sud-Est (OR = 4,96 [1,63-15,1]), dans des zones suburbaines (OR = 1,51 [1,07-2,14]), d'avoir une affiliation religieuse (OR = 1,40 [1,03-1,92]), d'être étudiant (OR = 2,56 [1,20-5,46]), employé (OR = 2,20 [1,33-3,64]), ou autre (OR = 2,58 [1,32-5,01]). Ceux qui ont signalé plus de préoccupations financières que d'habitude au cours des 12 derniers mois (OR = 0,63 [0,43-0,94]) et des symptômes dépressifs (OR = 0,63 [0,42-0,92]) étaient moins susceptibles d'être classés dans ce groupe. Ceux classés dans la classe "Temps avec les proches" (8,7%) étaient plus susceptibles d'être plus jeunes (OR = 0,99 [0,95-0,99]), de résider dans la région de l'Asie du Sud-Est (OR = 10,9 [3,24-36,8]) et des zones suburbaines (OR = 2,13 [1,26-3,60]), de vivre avec deux autres personnes (OR = 2,85 [1,28-6,35]), d'être étudiant (OR = 3,33 [1,01-11,0]), et moins susceptibles de signaler des symptômes d'anxiété (OR = 0,31 [0,12-0,80]). Conclusion : Nous avons identifié quatre classes distinctes de sentiments positifs et d'amélioration de la vie associées à la pandémie de COVID-19. Les facteurs associés à l'appartenance à chaque classe spécifique diffèrent légèrement. Une meilleure compréhension des prédicteurs associés serait utile pour le développement d'interventions liées à la santé mentale.
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