Résumé :
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L’introduction de la certification des comptes dans les hôpitaux publics a souvent été analysée comme un dispositif de nature purement technique, destiné à fiabiliser le jugement porté par le régulateur sur la situation comptable et budgétaire des établissements. Pourtant, loin de se réduire à l’instauration d’un nouveau contrôle sur les hôpitaux, cette réforme s’inscrit dans un mouvement plus profond d’évolution des techniques de gouvernementalité (Foucault, 2004) de la santé. À partir d’une étude qualitative, le présent article analyse ce processus de transformation et met en lumière la consolidation d’une politique de régulation des hôpitaux de plus en plus distante, dé-spécifiée et médiatisée par des intermédiaires. Notre étude permet ainsi d’enrichir la grille d’analyse des régimes de gouvernementalité dans le champ hospitalier (Lenay, 2001, Cazin, 2017), et interroge les limites de ce modèle, notamment en termes d’équilibre et d’articulation entre les logiques de conformation et d’apprentissage. (R.A.)
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