Résumé :
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Les accueillants familiaux offrent une réelle alternative entre l’établissement spécialisé et le maintien au domicile des personnes âgées dépendantes. L’objectif de notre étude était d’explorer l’expérience vécue de ces accueillants familiaux. Nous avons interrogé des accueillants familiaux en entretiens individuels. Une analyse sémio-pragmatique phénoménologique a été utilisée avec triangulation des chercheurs. Quatorze accueillants familiaux ont été interviewés. Cinq catégories ont émergé. Le choix initial pour devenir accueillant familial dépend d’un parcours personnel spécifique et d’une motivation d’améliorer sa vie professionnelle et familiale. Cette activité implique un profond engagement, une capacité d’organisation et une adaptation de sa vie personnelle et familiale. Les qualités humaines nécessaires sont entre autres : la sociabilité, l’empathie, le dynamisme et la polyvalence. L’accueil familial offre un accompagnement privilégié et personnalisé de l’accueilli pendant sa vie et lors de sa fin de vie. Estimés et valorisés par leurs accueillis, les accueillants ont le sentiment d’être utiles et à leur place. À travers d’échanges soutenus par une relation privilégiée, ils s’enrichissent mutuellement. En accueillant chez lui une personne étrangère, l’accueillant s’engage seul dans un présentiel permanent et perd en intimité. Il est soumis à des contraintes importantes tout en faisant face à la méconnaissance et à la dévalorisation de son activité par la société. Il doit également concilier les injonctions paradoxales exigeant son dévouement sans se lier à ses accueillis. L’accueil familial enrichit l’offre d’accompagnement de la personne âgée dépendante. Notre étude met en lumière la nécessité de revisiter ce dispositif en améliorant son statut, en simplifiant les démarches et en accompagnant les acteurs par les formations, le soutien des pairs et de l’institution et un circuit de remplacement offrant du répit. (R.A.)
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