Résumé :
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Faut-il dépister précocement la maladie d’Alzheimer, dont il n’existe pas de traitement ? Plus largement, dans quelles circonstances le recours à des tests diagnostiques est-il pertinent ? Le dépistage se justifie pleinement dans les maladies dont la prise en charge se trouve optimisée par la précocité du diagnostic. Ainsi, le dépistage du cancer chez des patients asymptomatiques leur évite une perte de chance. La situation est bien différente lorsque le dépistage ne peut donner lieu à aucune réponse préventive ou thérapeutique ni même déboucher sur une certitude diagnostique. La détection précoce de la maladie d’Alzheimer semble relever de ce second cas de figure. Cependant, la recherche avance, les diagnostics et leur précocité s’affinent, faisant déjà entrevoir de nouveaux dilemmes éthiques. Le développement des marqueurs biologiques et d’imagerie pourrait permettre, à terme, de détecter les signes avant-coureurs dès la phase présymptomatique de la maladie. Allons-nous empêcher l’accès au diagnostic au seul motif qu’il n’existe aucun traitement ? Pour des raisons qui leur appartiennent, certaines personnes peuvent ressentir le besoin de savoir si elles sont « à risque » de développer la maladie.
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