Résumé :
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Une typologie sur les dépenses de santé de ces bénéficiaires sans complémentaire santé a été réalisée pour caractériser leurs profils de consommations de soins. Les restes à charge réels sont comparés à ceux simulés avec une prise en charge par la CSS. Selon les profils, la proportion des personnes pour lesquelles le reste à charge serait inférieur à la participation financière liée à l’adhésion de la CSS varie fortement. Les bénéficiaires de l'AAH sans complémentaire sont très souvent bénéficiaires d'une Affection de longue durée (ALD), ce qui atténue l'intérêt d'une couverture. Par ailleurs, ceux qui ont besoin de dispositifs techniques spécifiques voient leurs besoins mal pris en charge par la CSS, qui ne couvre pas les dépassements de tarifs en dehors du périmètre du 100 % santé. Au total, seules les personnes qui connaissent des épisodes d'hospitalisation, notamment en psychiatrie compte tenu de la durée des séjours, auraient un intérêt évident à payer une participation financière pour bénéficier de la CSS et couvrir les restes à charge hospitaliers. Améliorer via la CSS la couverture des besoins spécifiques des bénéficiaires de l'AAH revêt alors un enjeu majeur pour inciter les bénéficiaires à y accéder malgré la participation financière plutôt que de souscrire des assurances individuelles qui pourraient mieux répondre aux besoins spécifiques mais à un coût bien supérieur. Cela permettrait aussi de limiter la proportion de bénéficiaires de l'AAH aujourd'hui sans assurance complémentaire et qui peuvent donc avoir un accès aux soins freiné par leurs ressources financières limitées.
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