Résumé :
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On désincarne les mots comme on dévitalise les corps et les esprits. Il est alors plus facile de devenir sourd à la plainte quand l’humain n’est plus qu’une somme d’organes, une mécanique à réparer. Les vocabulaires ronflants de la santé marchandisée, rognée de son humanité, repliée sur le biomécanique et les normes chiffrées, font le lit de technologies dites de pointe dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles passent complètement à côté de ce qu’est le ressenti de la maladie pour la personne. Les mots servent alors la politique de ceux qui les manipulent. Ils sont le cheval de Troie du néo-libéralisme. Disqualifier les savoirs des professionnels, contraindre leurs pratiques par des dispositifs insensés et chronophages, les empêchent de penser le soin. Ajouté à cela, l’usage galopant des acronymes qu’on peine à déplier compromet une relation thérapeutique dont l’écoute est le premier support. (accès gratuit à certains articles)
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