Résumé :
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Parmi les neuf thèmes retenus dans les États généraux de la bioéthique ouverts en 2018 et précédant la procédure de révision de la loi bioéthique, figure celui de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Le recours à l’intelligence artificielle est présenté comme particulièrement intéressant au niveau du diagnostic: (…). Une étape de plus serait franchie, permettant aux professionnels de passer de l’existence de logiciels d’aide à la prescription aux logiciels d’aide à la décision médicale. (…) Si une machine est capable de poser un diagnostic précis ou de choisir le traitement le plus adapté plus rapidement et plus efficacement que des médecins, quel sera le rôle de ces derniers dans les années à venir? Leur rôle pourrait-il être réduit à la prise de décision et la gestion des traitements? La question de l’évaluation et de la fiabilité de ces logiciels est également cruciale. L’objet de la journée de recherche, dont différentes contributions sont ici publiées, était de réfléchir sur les effets de la diffusion de l’intelligence artificielle au sein du système sanitaire et médico-social. La Haute Autorité de santé prévoit déjà un encadrement juridique des logiciels utilisés pour l’aide à la prescription. (…). Les évolutions des techniques et des sciences médicales suscitent autant d’espoirs que de risques. Au niveau éthique et philosophique se pose évidemment la question de la démocratisation et de l’acceptabilité par la société d’une médecine partiellement automatisée. Les rapports de l’homme à la machine, leur complémentarité professionnelle (avec les soignants) et leurs interactions relationnelles (avec les patients), sont également à interroger. Enfin, il y a certainement une dimension économique à aborder dans le développement de l’intelligence artificielle au service de la santé. Si le développement de l’intelligence artificielle est susceptible de générer des gains considérables pour l’économie mondiale, d’autres problématiques émergent, notamment en termes d’emplois : des professionnels seront-ils demain remplacés par des machines. (Extraits de la présentation de L. Bloch et C. Castaing)
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