Résumé :
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Cette recherche sur le processus de décision de retraités du régime général s’appuie sur l’enquête Intentions de Départ à la Retraite(IDR 2005) complétée entretiens qualitatifs et de données administratives permettant de suivre la trajectoire des enquêtés sur 14 ans (jusqu’en 2018). Elle examine les parcours des futurs surcoteurs et cumulants pour comprendre les logiques qui mènent à une prolongation de l’activité au-delà du taux plein et mieux cerner les déterminants qui influencent cette décision. Le passage à la retraite et le retour (ou le maintien) en emploi étant dynamiques, et les intentions évolutives, il est difficile de saisir l’ensemble des éléments décisifs à partir d’une seule enquête par questionnaire. Nous mobiliserons donc, de manière complémentaire, les données quantitatives et les données qualitatives. Ces analyses confirment que des conditions de travail satisfaisantes en fin de carrière sont déterminantes pour prolonger la vie active, les stratégies de gestion de main d’œuvre des employeurs pouvant freiner une prolongation pourtant voulue par le salarié. Si une bonne santé apparaît comme une condition nécessaire pour continuer à travailler, le souhait de «profiter au maximum de la retraite tant qu’on peut» conduit les individus à partir le plus tôt possible. Les charges familiales durant la retraite ont, elles aussi, un effet double: elles constituent un frein à la prolongation pour certains mais peuvent être un catalyseur de l’allongement de la vie active pour d’autres. L’anticipation de difficultés économiques ou encore le niveau de connaissance des mesures et des dispositifs de prolongation peuvent également être décisifs dans la décision de retarder le départ à la retraite. L’analyse mixte montre finalement que choisir de prolonger sa carrière au-delà du taux plein est une décision qui fait intervenir de nombreux facteurs aux effets parfois complexes.
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