Résumé :
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L’intérêt pour intégrer les approches comportementales au développement de l’action publique croît mondialement. Elles sont utilisées par de nombreux États ainsi que par de nombreuses organisations multilatérales. L’objectif de ce document de travail est d’expliquer la manière dont divers États pro-meuvent et intègrent les approches comportementales dans l’action publique en lien avec la pro- motion de la santé ou avec la santé publique plus généralement. Ce rapport analyse le marketing social, l’économie comportementale et le nudging. Il intègre également le contexte du Covid-19, car la pandémie a eu tendance à augmenter l’intérêt pour les approches comportementales et leur utilisation.En Suisse, l’intérêt pour les approches comporte-mentales a également grandi. Notamment, l’Office fédéral de la santé publique s’est intéressé récemment aux approches comportementales en créant un rapport (Miesler 2019) et un guide (Peyer & Scherrer 2020) à l’attention de ses partenaires. Le présent document de travail complète ces documents avec une optique internationale, dont découlent des pistes de réflexion sur la manière d’intégrer, de coordonner et de renforcer les approches comportementales dans la promotion de la santé en Suisse.Les approches comportementales sont complémentaires aux approches régulatoires plus fortes. Elles peuvent être très bon marché tout en ayant un impact élevé. Elles permettent de développer, de tester et de comparer des actions publiques, en vue de choisir les plus appropriées. Elles ont cependant soulevé des critiques qui peuvent se catégoriser en deux camps, trop paternalistes ou, paradoxalement, trop libérales. Néanmoins, elles sont de manière générale bien acceptées par les populations. L’analyse des cas de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France et du Canada illustre différents types d’institutionnalisation, impliquant générale-ment une ou plusieurs unités spécialisées en approches comportementales, selon des modèles centralisés, décentralisés ou en réseau. Ces quatre cas ont été sélectionnés de manière à obtenir de l’hétérogénéité, mais également en fonction de leur proximité géographique, culturelle et/ou politique (fédéralisme) avec la Suisse. Les unités basent leur travail sur des méthodes empiriques, notamment les essais randomisés contrôlés, et mobilisent typiquement des réseaux d’expert-e-s. Il y a relativement peu d’unités spécialisées dans les approches comportementales focalisées explicite-ment sur la santé et donc peu d’information relative. Ce rapport analyse le développement des unités, et de l’utilisation des approches comportementales en général, de manière plus large pour en tirer des implications pour la promotion de la santé.Sur la base de l’analyse des cas à l’international, des pistes de réflexion ont été développées. Elles portent sur l’institutionnalisation, le besoin de trou-ver un mandat et des soutiens politiques, la manière de développer et d’intégrer de l’expertise en approches comportementales, d’utiliser les approches comportementales de manière large, de suivre des standards très élevés en matière d’éthique et de transparence et finalement de se positionner en tant que partie prenante. Ces réflexions sont à disposition des responsables fédéraux et cantonaux qui souhaiteraient renforcer leurs activités en utilisant des approches comportementales.
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