Résumé :
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La catégorie des jeunes aidants émerge dans l’action publique avec la stratégie gouvernementale de mobilisation et de soutien en faveur des aidants du 23 octobre 20191.Programmée sur deux ans (2020-2022),celle-ci articule six priorités, la sixième visant à «épauler les jeunes aidants» à travers deux actions concernant leur parcours scolaire: d’une part, «la sensibilisation des personnels de l’Éducation nationale, pour repérer et orienter les jeunes aidants, grâce à̀ des outils efficaces et coconstruits avec le monde associatif» (avec une phase d’expérimentation en Île-de-France et en Occitanie); d’autre part, «l’aménagement des rythmes d’étude (condition d’assiduité et examen) pour les étudiants aidants, dès fin 2019». Ces propositions s’inscrivent dans une forme de calque de l’aidance adulte essentiellement axée sur la conciliation entre aidance et vie active,alors qu’on sait encore peu de choses sur les profils et sur les expériences des jeunes aidants. Un relatif consensus définit le jeune aidant comme «un enfant ou adolescent de 18 ans ou moins,qui apporte une aide significative régulière à un membre de sa famille ou de son foyer», et qui peut également être un jeune adulte de moins de 25 ans2. Selon l’enquête Adocare3 (Jarrige et al., 2019b), portant sur un échantillon non représentatif de 1448 lycéens âgés de 13 à 21 ans en 2019, si 42% des élèves sont confrontés à la maladie ou au handicap d’un proche, y compris un proche ne vivant pas sous le même toit 4,14% des lycéens prennent en charge un niveau d’aide significatif, évalué avec le questionnaire MACA YC 185. Par rapport aux autres lycéens, les jeunes aidants connaissent, selon cette enquête, de moins bonnes conditions de vie socio-économiques. Ils auraient globalement une moins bonne qualité de vie et de santé mentale que leurs camarades.
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