Résumé :
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a trajectoire du sociologue Patrice Pinell donne à voir l’histoire d’un courant de sociologie critique. Formé à la médecine puis à la biochimie dans les années 1960, Patrice Pinell entre à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au début des années 1970. Sa conversion à la sociologie est liée à ses engagements politiques et syndicaux et à des rencontres, en particulier avec trois sociologues : Jacques Maître, venu de la sociologie des religions (il fut l’un des membres fondateurs du Groupe de sociologie des religions) à celle de la santé, dans une approche marquée par la psychanalyse, puis Pierre Bourdieu, à l’École pratique des hautes études, et enfin Claudine Herzlich, qui a particulièrement œuvré à l’introduction des sciences sociales au sein de l’Inserm au début des années 1980. Patrice Pinell intègre en 1976 une unité de recherches psychanalytiques et sociologiques en santé publique, l’Unité 158, fondée par Ginette Raimbault, médecin et psychanalyste. Il dirigera cette unité de 1987 à sa fermeture en 1999. Contre un usage de la sociologie et de l’histoire comme disciplines annexes de l’épidémiologie et de la santé publique, il fait de la santé et de la médecine des objets de sociologie générale en développant une analyse socio-historique du champ médical.
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