Résumé :
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Peut-on discerner au sein de la vie humaine des périodes délimitées que chaque individu traverserait à son tour et en particulier une période appelée « vieillesse » ? Dans cet article, Montaigne va nous permettre de matérialiser une conception de la fin de la vie qui relaie cette tentation d’une objectivation biologique des âges. Ce qui va rendre l’usage de Montaigne particulièrement éclairant pour notre temps, ce sont ses revirements conceptuels. Il se rend compte, entre le début et la fin de l’écriture des Essais, que l’objectivation biologique d’une fin de la vie ne convient pas à l’homme. Nous renforcerons alors cette intuition du « dernier Montaigne » par les analyses convergentes de philosophes plus proches de notre époque : Heidegger, Jankélévitch, Ricœur ou Higgins. Notre objectif est ici de réaffirmer l’absence de robustesse d’un concept objectif et biologique de la fin de la vie et d’être vigilants face à des catégories qui ne seraient que des construits sociaux, afin de laisser sa respiration au sujet singulier. À « l’extrémité » de la vie, même si la société française a accepté que la médecine ose définir ses bornes temporelles caractérisant un malade comme « en fin de vie », il faudra garder à l’esprit que tout homme reste « vivant jusqu’à la mort ».
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