Résumé :
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Dans toute décision de santé publique, il y a une dimension politique, ce qui, en démocratie, demande un débat pluraliste, éclairé par la science. Mais la science ne dit pas tout. La santé publique est avant tout une affaire de valeurs. Ainsi, pour le Covid-19, la question de savoir s’il faut confiner tout le monde ou seulement les groupes à risque élevé de mortalité n’est pas juste déterminée par des considérations épidémiologiques. C’est un choix politique au sens premier du terme. Invoquer la démocratie sanitaire, c’est donc organiser une réflexion collective qui permet de tracer les lignes entre ce qui fait consensus ou pas. C’est alors aux responsables politiques de trancher. Dans un processus démocratique de ce type, il y a deux avantages. D’une part, les décideurs savent les clivages de l’opinion et donc, les mesures qui seront acceptées et comprises et celles qui seront controversées. D’autre part, sur les points de dissensus, les décideurs peuvent argumenter leurs choix. Ils ne convaincront sûrement pas tout le monde, mais le sens des décisions sera explicite et s’il y a une cohérence d’ensemble (la doctrine), le potentiel de crise et de controverses est réduit.
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