Résumé :
|
Les précédents sont nombreux. Les crises sanitaires conduisent régulièrement des États à prendre des mesures de contrainte et de restriction des libertés individuelles pour préserver la santé collective. Utilisé pour la première fois à Venise en 1117 pour lutter contre la lèpre, le principe de la quarantaine a été largement mis en œuvre par la suite en réponse à la peste noire, bien que ce ne soit que 300 ans plus tard que le Royaume-Uni a commencé à l’imposer face à la peste. Toutes les décisions de contrôle ont pour objectif premier de freiner l’augmentation spectaculaire du nombre de patients en situation critique et d’atténuer la pression sur les services de santé en attendant l’impact de la seule mesure ayant fait la preuve de son efficacité, la vaccination. Mais les éventuels effets positifs en termes de santé publique doivent nécessairement être mis en balance avec les aspects déplaisants et délétères liés à la séparation, l’isolement, la perte de liberté et les considérables coûts psycho-sociaux. L’incertitude est immense et la marge décisionnelle reste bien étroite faisant la part belle à bien des interprétations, souvent pseudo-scientifiques, voire à des enjeux politiques. Des analyses indépendantes des retours d’expérience devraient mettre en avant l’impérieuse nécessité d’une double gestion à la fois sanitaire et sociale qui prenne en compte non seulement les courbes quotidiennes de contamination/hospitalisation/réanimation mais aussi les effets secondaires et adverses des mesures de restriction.
|