Résumé :
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La Covid-19, qui continue à sévir, accentue, voire prescrit la tendance à la séparation physique des personnes soignées et soignantes, dont la téléconsultation est devenue le symbole. Les termes de distanciation sociale, gestes barrières vont alors bien au-delà de la prudence recommandée en vue de diminuer les risques de contamination. L’interdiction de se toucher, même la main, d’embrasser ceux qui nous sont chers, entretient une artificialisation des comportements et pèse cruellement sur les relations familiales, amicales etc. Nombre de soignants ne peuvent cependant envisager leur métier comme une pratique sans toucher ni contact, et souffrent de ces nouvelles normes érigeant l’asepsie et la distance en dogme et affaiblissant la pratique clinique. Les réductions drastiques de personnel dans les hôpitaux et les fermetures de lits sont fondées sur la quantification des actes et la rationalisation des gestes. L’absence de considération du temps nécessaire à la rencontre, pour des soins de qualité, tels que les conçoivent les professionnels et que l’attendent les patients, contribue au sentiment de perte de sens et à la démobilisation des soignants. Quelle révolution devrons-nous opérer dans la formation des soignants, des médecins et des gestionnaires pour qu’ils intègrent la nécessité de défendre le temps d’une relation de soin épanouissante pour eux-mêmes comme pour les patients ? La subjectivité, la construction d’une confiance mutuelle sont indispensables pour répondre aux attentes des personnes en difficulté et conforter leur propre équilibre psychique. (Certains article sont accessibles gratuitement en texte intégral).
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