Résumé :
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Comment les soignants des services d’urgences psychiatriques, dont le travail consiste à apaiser les situations de crises puis à guider le patient vers des structures offrant les soins ou le soutien nécessaire(s) à celui-ci, déterminent-ils, au quotidien « ce qu’il convient de faire » ? Cet article s’attache, à partir d’observations de terrain effectuées dans un hôpital bruxellois, à comprendre quels types d’enjeux et de contraintes sous-tendent la pratique quotidienne des soignants et quels rapports les différents acteurs entretiennent entre eux. Il montre comment le quotidien des soignants aux urgences psychiatriques s’inscrit dans une tension entre l’incertitude inhérente au travail de soin, renforcée ici par le statut particulier que revêt la parole du patient, d’une part et, d’autre part, des attentes élevées et parfois discordantes de la part des patients, de leur entourage, des institutions de soins et des pouvoirs publics. Prises dans ces enjeux, il apparaît que l’enquête réalisée par les soignants et les décisions qui en découlent se fondent certes sur l’indication médicale, mais se doivent également de répondre à des exigences d’ordre pragmatique telles que la coopération avec le patient et la faisabilité pratique du soin.
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