Résumé :
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Les caractéristiques socioéconomiques, culturelles, écologiques et démographiques de la Guyane donnent un profil épidémiologique spécifique à ce territoire d’outre-mer, tant pour les pathologies rencontrées, que par les facteurs de risques auxquels les populations sont exposées. De plus, dans un contexte de mobilité réduite de la population entre les communes isolées et les principales agglomérations, et au sein même des centres urbains d’une part, et d’une offre de santé réduite d’autre part, la mise en place d’actions de prévention et de promotion de la santé adaptées et efficaces est une priorité. Dans de nombreux domaines, on développe des solutions « d’aller-vers » et des dispositifs de médiation sociale et sanitaire. L’équipe mobile de la Croix-Rouge réalise en milieu urbain depuis 2011 des dépistages de l’hypertension artérielle, du VIH/Sida ou du diabète. Les CDPS organisent des consultations, appelées consultations « hors les murs », dans les lieux-dits proches des bourgs les plus peuplés ou les plus fréquentés, pour dispenser des soins aux populations. Au cours de l’année 2019, ils ont mis en place des équipes mobiles de santé publique, composées de binômes infirmier-médiateur, permettant des actions de prévention et de suivi au plus près de la population. En outre, des dispositifs exceptionnels sont déployés pour permettre aux personnes en rupture de droit de continuer à bénéficier des soins adaptés et de bonne qualité. Ainsi, toutes les femmes enceintes de Guyane, même sans couverture maladie, peuvent bénéficier d’une consultation mensuelle pendant leur grossesse, des examens de laboratoire et des trois échographies recommandées. Dans le domaine des maladies chroniques, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, en réponse au constat d’une forte incidence de ce cancer, notamment chez des patientes jeunes, a été mis en place de façon expérimentale dès 2010. Débuté au cours de l’année 2019, un projet de formation de professionnels de santé, de parents et élèves, mené en collaboration avec l’éducation nationale, a pour objectif la mise à disposition de la vaccination HPV au plus près des habitants des communes de l’intérieur, afin d’améliorer la protection contre ce cancer. Le programme « bien-être des populations de l’intérieur », porté par l’ARS et le groupe SOS, permet d’accompagner les habitants et les associations des communes enclavées de Camopi et de Maripasoula dans le montage de projets visant un mieux-être des populations. L’ambition de ce programme de promotion de la santé est d’agir sur les facteurs protecteurs contre les actes suicidaires.
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