Résumé :
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Depuis 2000, en Amérique du Nord et en France métropolitaine, des enquêtes en population générale mesurent les violences intrafamiliales sur les mineur-e-s. Cet article propose un tour d’horizon des stratégies de mesure utilisées dans ces enquêtes, afin de porter un regard critique sur les résultats produits. Tandis que l’Amérique du Nord réalise des enquêtes sur les violences faites aux mineur-e-s en interrogeant des adolescent-e-s ou des parents de jeunes enfants, en France, la mesure des violences intrafamiliales subies dans l’enfance est plus fragmentaire et est permise grâce aux enquêtes rétrospectives consacrées à la victimation, la sexualité ou la santé des personnes majeures. Les enquêtes nord-américaines permettent d’apprécier les conditions de vie actuelles des mineur-e-s, mais la fiabilité des réponses des adolescent-e-s, surtout celles fournies par les parents de jeunes enfants, est critiquable. Les enquêtes rétrospectives réalisées auprès d’adultes ont également des limites. Elles sont dépendantes des effets de mémoire, des différences de sensibilité aux violences, et des effets déclaratifs liés à la tendance des individus à fournir des réponses socialement acceptables. Néanmoins, ces enquêtes rendent possible l’étude des conséquences des violences intrafamiliales dans l’enfance à long terme sur les parcours de vie.
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