Résumé :
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En France, 1,2 million de personnes vivent aujourd’hui avec la maladie d’Alzheimer et plus de 2 millions d’aidants les soutiennent au quotidien. L’arrivée d’une personne présentant des troubles cognitifs liés à une maladie neuro-dégénérative dans un service d’urgence représente pour elle une rupture brutale de son cadre de vie habituel et de ses habitudes. Après un transfert en ambulance, elle fait irruption dans un monde inconnu, caractérisé par une activité soutenue, source d’inquiétude, d’angoisse, voire même d’agitation, ses repères étant brutalement bouleversés. Si tout doit être fait pour répondre à ses besoins médicaux du mieux possible, des mesures organisationnelles adaptées doivent aussi être mises en place pour pallier ou atténuer les effets délétères de ce transfert et prévenir une majoration des troubles cognitifs ou de toute autre incapacité. Le constat est bien souvent le même dans les différents services d’urgence. La mobilisation de la personne malade est d’autant plus difficile qu’elle présente des difficultés pour communiquer. Les informations contenues dans le dossier médical sont bien souvent fragmentaires. De plus, la présence de la famille se fait souvent pressante... Les troubles cognitifs ne représentent-ils pas une difficulté supplémentaire à la délivrance de soins adaptés dans le contexte d’une activité d’urgence sous tension ? Plusieurs voix plaident pour une nécessaire évolution visant à éviter un transfert trop systématique vers les services d’urgence. La présence d’un infirmier de nuit en EHPAD, l’usage de la télémédecine, le recours à l’hospitalisation à domicile et aux équipes gériatriques hospitalières intervenant en EHPAD et à domicile, l’intervention du médecin coordonnateur peuvent être des alternatives pertinentes. Mais lorsque l’hospitalisation est devenue inévitable, quel qu’en soit le motif, les professionnels sont confrontés à plusieurs problématiques. Comment mieux repérer les personnes ayant des troubles cognitifs ? Quelle place faut-il accorder aux aidants qui les accompagnent ?Dans le cadre d’une approche globale visant à être sans cesse plus performant, la formation et la sensibilisation des professionnels à la culture gériatrique et à la maladie d’Alzheimer en particulier s’avèrent impératives. À cela s’ajoute une réflexion sur l’aménagement des espaces pour qu’ils soient facilitateurs. Plusieurs services d’urgence des hôpitaux, conscients de cette nécessité, se sont engagés dans cette voie sans attendre afin de mieux répondre aux besoins de ces personnes malades. Les sociétés savantes et les associations, réunies pour concevoir, rédiger et publier cette brochure souhaitent accompagner et faciliter cette évolution. Cette publication doit être considérée comme étant une aide à la disposition des gestionnaires et des professionnels de terrain afin d’améliorer l’accueil et l’accompagnement des personnes présentant des troubles cognitifs ainsi que de leurs aidants.
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