Résumé :
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Face à un monde en mutation, où la place de l’agriculture et la demande de la société ont changé, le milieu agricole se sent souvent incompris et dévalorisé. Les causes multiples, pas uniquement d’ordre économique, conduisent certains agriculteurs au mal être, voire au suicide. Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics, les acteurs professionnels et associatifs ont pris conscience de ces difficultés, notamment de la réalité du suicide dans le monde agricole, en engageant d’importants travaux pour mieux en identifier et comprendre les déterminants, ainsi qu’en déployant sur les territoires ruraux des dispositifs de repérage et d’accompagnement des agriculteurs en difficulté. Si l’environnement technique professionnel des agriculteurs est très structuré, il apparait que l’accompagnement humain doit également être également au cœur des préoccupations des acteurs institutionnels et associatifs pour offrir un accompagnement global, technique, économique et social aux agriculteurs et à leurs familles. La connaissance des facteurs de mal être et de risque suicidaire progresse même si le lien entre la situation économique et sociale des agriculteurs et le risque suicidaire est difficile à mettre en évidence. Les initiatives d’accompagnement sur les territoires au plus près des agriculteurs se développent, mais elles ne sont pas forcément coordonnées, ni connues des agriculteurs et des différents acteurs eux-mêmes. Des progrès sont ainsi attendus pour mieux qualifier les risques et organiser localement de façon efficace, la détection, l’écoute et la prise en charge. Les agriculteurs en difficulté sont souvent isolés et mal informés. Tous les acteurs qui concourent à la prévention du mal être et du risque suicidaire doivent être convaincus que coordonner les actions, être formé à détecter le plus tôt possible les situations de mal être, être en capacité de gagner la confiance et de communiquer sur l’accès aux droits, sont de nature à apporter des réponses adaptées aux difficultés. Les initiatives locales le montrent. Les recommandations préconisent d’améliorer l’’identification des agriculteurs en difficulté et le maintien du lien, la mobilisation et la formation des sentinelles, la coordination des acteurs de la prévention, l’accompagnement des agriculteurs, notamment les jeunes en phase d’installation ainsi que la communication et le financement de certains dispositifs mis en œuvre. (R.A.)
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