Résumé :
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Définir le périmètre de ce temps que l’on appelle « fin de vie » n’est pas chose aisée. Non seulement la fin de vie ne s’arrête pas au décès (puisque ses effets se poursuivent dans le deuil), mais il n’est pas plus évident de définir précisément quand elle commence. Médicalement, il a été établi trois types de trajectoires de fin de vie selon le type de pathologie ou de dépendance : déclin rapide (cancer, glissement, etc.), déclin par paliers (défaillances d’organes) et déclin lent (troubles cognitifs, etc.). En pratique, on constate deux manières de considérer la fin de vie : Soit à travers une focale rétrécie, comme étant le temps de détérioration rapide au cours des dernières semaines ou des derniers jours précédant le décès (« la fin de vie »). Cette approche correspond plutôt aux deux premières trajectoires, et justifie le moment venu une intensification de la prise en soin médicale, y compris palliative. Soit à travers une focale large, plus fidèle à la philosophie des soins palliatifs, comme étant le temps long de l’aboutissement d’une vie pouvant s’étaler sur plusieurs semaines, mois ou années (« la fin de la vie »). C’est particulièrement vrai dans les situations de grand âge, surtout quand elles correspondent à la troisième trajectoire. Dans ces situations, la fin de vie est moins une situation clinique qu’un lent glissement vers la mort dont les enjeux sont davantage de nature psychique et sociale; Les EHPAD étant des lieux d’accompagnement au long cours, il en résulte qu’une politique globale en faveur de la fin de vie devrait s’opérer à ces deux niveaux et pas seulement au premier.
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