Résumé :
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Le champ des soins primaires, longtemps relativement délaissé par les pouvoirs publics et les politiques de santé en France, subit aujourd’hui d’importantes transformations : transformation de la demande d’abord avec, avant tout, le développement continu des pathologies chroniques et le renforcement de leur impact sanitaire et économique ; transformation de l’offre ensuite, sous les coups du déclin de l’exercice libéral, du développement de l’exercice coordonné et de l’émergence d’une structuration territoriale avec un regard populationnel. La crise de la Covid-19 a mis en exergue à la fois les freins et les atouts de notre système de santé pour parvenir à cette transformation. Elle a montré une puissante accélération de la coordination entre professionnels de santé, la nécessité de progresser dans cette direction et l’envie de nombreux acteurs locaux d’y parvenir. L’urgence de la situation a, par ailleurs, facilité le dépassement des nombreux freins à la structuration territoriale des soins : pratiques libérales encore largement individuelles, méconnaissance entre les professionnels de santé, faiblesse des services publics numériques de coordination des soins, financement encore largement à l’acte. Si aucun changement n’est opéré, le risque est pourtant grand que toutes ces contraintes fassent leur retour en force dès l’état d’exception passé.
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