Résumé :
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Environ 350 000 enfants porteurs de handicap sont actuellement scolarisés en milieu ordinaire, dont la moitié avec aide humaine. Ce nombre ne tient pas compte du temps de scolarité, c’est-à-dire, qu’il englobe aussi bien les enfants scolarisés à temps plein que ceux qui ne bénéficient que d’une demi-journée par semaine de temps scolaire, pour lesquels la notion même d’inclusion est pour le moins discutable ! [...] Peut-on être membre d’un groupe, faire société, y avoir une place, une possible implication, sans être aux mains des autres qui décident pour soi, "prennent en charge", attribuent un taux de handicap et les compensations adéquates ? Le soin, dans sa dimension thérapeutique de "cure", ne suffit pas pour exister ; le care est nécessaire, et s’appuie sur une politique dont les effets – malgré des indéniables progrès, comme en témoigne Alain Gabrieli – restent encore fragiles, trop dépendants des personnes qui la mettent en œuvre. Entre réflexion de fond et vignettes d’expériences de professionnels de terrain dont les écrits portent l’engagement, de la crèche au lycée professionnel, ou de vacataire d’un groupe d’entraide mutuelle, ce numéro d’Empan laisse entrevoir qu’un changement de paradigme est peut-être en cours. Il n’en reste pas moins que si les différences sont moins cruellement ressenties dans les petites classes, un collégien ne se mêle pas aux ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire), qui restent encore la plupart du temps entre eux, comme extérieurs, étrangers à cet environnement qui se devrait d’être "inclusif"...
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