Résumé :
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La particularité d’une crise aussi singulière est qu’elle comporte au moins deux versants : une focalisation, sorte d’effet loupe sur ce qui était déjà fragile dans nos vies actuelles, mais aussi un recentrage sur ce qui nous est apparu comme essentiel et positif dans nos existences. L’après-crise aura aussi deux facettes : celle de l’espoir d’un renouveau, d’une prise de conscience de nos égarements individuels et collectifs, mais aussi celle de la crainte d’une précipitation et d’une aggravation des vulnérabilités propres à nos sociétés, dont l’individualisme, qui a pu être renforcé par la distanciation physique et qui aura été tout autant une menace, source de souffrance, qu’un acte d’altruisme. Après le réel de la Covid, sommes-nous prêts à affronter la réalité qui s’annonce et ses effets avec confiance, nous rappelant aussi les nombreux mouvements spontanés de solidarité, de réflexions engagées pour améliorer notre quotidien et notre société ? Sommes-nous prêts à plus de clairvoyance dans les choix à venir, notamment sur les plans sanitaire et social, y compris dans les renoncements à faire ? Les psychologues ont participé à ces réflexions et le dossier de ce mois qui porte sur la Covid en est un exemple. Regarder la crise dans sa dimension psychique, mais aussi sociale et politique est une lecture transversale obligée afin d’entrevoir ce fameux "monde d’après". Cette crise servira certainement de catalyseur pour de prochaines réflexions, certaines actions et, espérons-le, pour certaines formes de révolution dans notre manière d’appréhender le monde et de vivre ensemble. Cette période sanitaire inédite dont on voudrait oublier, voire gommer l’omniprésence, nous amènera, souhaitons-le, non pas à reprendre simplement le cours antérieur des choses, mais à apprendre véritablement et durablement de nos expériences.
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