Résumé :
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Inspirée du modèle nord-américain de la shared decision-making, la décision médicale partagée fait l’objet d’une attention croissante en France depuis une vingtaine d’années, dans les discours institutionnels et dans une moindre mesure dans les pratiques de soins, en particulier la prise en charge des maladies chroniques. En droit médical français, elle fait désormais figure de règle de principe. Le code de la santé publique dispose depuis 2002 que « toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé ». Cette exigence générale s’incarne plus concrètement dans le droit du patient d’être informé sur les actes qui lui sont proposés et d’y donner un consentement éclairé. Le patient doit ainsi pouvoir discuter des différentes alternatives diagnostiques et thérapeutiques, au regard de ses priorités, besoins et préférences. La codécision s’inscrit dans la tendance plus générale à promouvoir à la fois l’autonomie du patient, acteur de sa santé, et l’expertise profane. Cette autonomie n'a cependant rien d'évident...
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