Résumé :
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La recherche sur les inégalités spatiales d’accessibilité aux soins primaires, en s’appuyant sur des indicateurs de type « densité flottante », a permis de dépasser les limites des indicateurs classiques de densité et de distance. L’Accessibilité potentielle localisée (APL) – qui tient compte des distances entre communes en voiture, de la disponibilité de l’offre et de la structure d’âge de la population – est une adaptation de ce type de méthode au contexte français qui permet de reconsidérer les constats préalablement établis. Pour améliorer encore la mesure, l’indicateur est affiné de plusieurs manières dans cette étude méthodologique : en réduisant l’échelle géographique d’observation, de la commune à la maille de 200 mètres, en prenant en compte la dimension sociale des besoins et les pratiques de mobilité différenciées (voiture, transports en commun…), en considérant l’effet systémique des interactions entre l’offre et la demande de soins à l’échelle régionale. Cet effet permet de tenir compte du fait que la probabilité de recourir à une offre éloignée est d’autant plus faible que les patients disposent d’une offre à proximité. Cette dernière proposition est celle qui modifie le plus la mesure en lissant la représentation spatiale des niveaux d’accessibilité. Le changement d'échelle géographique met en exergue des situations parfois très contrastées entre quartiers d'une même commune. La prise en compte de la dimension sociale dans les besoins de soins et la diversification des moyens de transport et de ses usages selon le type d’espaces impactent plus localement les résultats. Cependant, pour certains territoires urbains défavorisés socialement, la prise en compte de ces nouvelles dimensions permet de mieux souligner des difficultés locales d’accessibilité aux médecins généralistes.
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