Résumé :
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S'interroger sur la qualification d'accident du travail d'un geste suicidaire revient à s'aventurer sur des sables mouvants. Depuis 2001, la qualification d'accident du travail relève du pouvoir souverain des juges du fond ; ce qui rend la jurisprudence difficile à appréhender en raison de son absence d'unité. C'est d'une véritable insécurité juridique avec des questions de fond complexes dont il s'agit : le caractère intrinsèquement intentionnel doit-il être pris en compte pour écarter la qualification d'accident ? Comment apprécier la notion d'imputabilité au travail ? La nature du lien de causalité donne lieu à des analyses doctrinales et jurisprudentielles divergentes. Le geste suicidaire obéissant à des facteurs multiples, l'état de santé - essentiellement psychologique ou psychiatrique - dit préexistant rentre également en ligne de compte. Enfin, la question de la preuve reste centrale avec là encore une divergence jurisprudentielle. C'est ce qu'illustre cette chronique, article après article, dans une quête d'unité sur un sujet sensible.(R.A.)
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