Résumé :
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Beaucoup de choses ont été dites en vingt ans sur les risques psychosociaux (RPS) depuis le harcèlement moral jusqu’à la promotion de la qualité de vie au travail (QVT). Au-delà des glissements sémantiques et des acronymes, l’émergence progressive des notions de harcèlement, stress, RPS, QVT, répond à une réelle évolution dans la compréhension des déterminants du malaise ou du bien-être au travail. Parmi ces déterminants, les mutations profondes qui percutent l’équilibre et le compromis entre clients, employeurs et salariés sur lequel les relations sociales du pays reposent depuis l’après-guerre. C’est pourquoi à la question « travailler autrement, pour quoi faire ? », la réponse qui s’impose pourrait être : « parce que les choses changent ». Dès lors, un nouveau compromis doit être trouvé, pour que ces changements fassent émerger un nouvel équilibre, qui ne soit pas synonyme de RPS mais de satisfaction au travail. Du harcèlement moral à la qualité de vie au travail, en passant par le stress, la violence au travail et les risques psychosociaux (RPS), que s’est-il passé dans le champ du travail au cours des deux dernières décennies ? De quoi ces glissements sémantiques sont-ils révélateurs ? De quelles distinctions sont-ils porteurs en pratique ? On peut tenter de répondre à ces questions en parcourant les chemins laborieux empruntés depuis le début des années 2000 pour bâtir un modèle de compréhension puis de prévention des RPS. Il sera alors possible de dégager les ressorts de la satisfaction au travail et d’apporter des pistes de réponse à cette ultime question : Pourquoi diable faudrait-il travailler autrement et comment ?
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