Résumé :
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Ce dossier s’ouvre sur la contribution de Teresa Assude, avec une présentation du réseau OPHRIS et des projets PIMS à travers les apports conceptuels et méthodologiques issus de ces recherches menées (accessibilité didactique, dispositif phénoméno-praxéologique) et une réflexion sur les conditions qui ont permis ces productions. Jean-Michel Perez donne pour objet d’interroger la position du chercheur dans le travail collectif de PIMS. Les contributions suivantes se placent dans un premier cercle de discutants des notions qui jalonnent, traversent et structurent ce travail collectif. D’abord, avec Greta Pelgrims qui, partant du constat que la communication de résultats de recherches dans le domaine de l’éducation et de la scolarisation ségrégatives ou inclusives rend nécessaire l’adoption d’une désignation des élèves concernés, engage une réflexion sur les choix terminologiques existants et possibles en les construisant comme objets de recherche. Après avoir montré la fragilité et le manque de fiabilité théorique et conceptuelle de la terminologie institutionnelle, notamment dans le contexte suisse, elle documente l’ancrage théorique et la valeur heuristique de la désignation élèves institutionnellement déclarés à besoins éducatifs particuliers, dont elle a fait le choix, en tant que modèle épistémologique. Serge Ebersold et Hugo Dupont, montrent en quoi l’évaluation des besoins, en tant que processus mis en œuvre par les politiques publiques, en vue de concrétiser les droits individuels et particulièrement le droit à la scolarisation des jeunes handicapés, via l’outil règlementaire du Géva-sco, participe des mécanismes sociaux par lesquels s’opère un acte solennel de catégorisation sociale. Dominique Macaire interroge, les enjeux d’une recherche-formation et du développement professionnel des acteurs de l’éducation au regard (notamment) de la prise en compte des besoins éducatifs particuliers des élèves et plus généralement de la diversité sociale qui caractérise le public scolaire. Les textes qui suivent s’intéressent aux effets et aux évolutions heuristiques liés à ces projets PIMS. Géraldine Suau étudie dans quelle mesure la Théorie anthropologique du didactique (TAD) et particulièrement la notion d’organisation praxéologique qui en est issue permet d’appréhender le développement et les apprentissages professionnels en appui sur l’analyse du travail enseignant. Fabienne Rondelli se donne pour objet d’éclairer, à travers l’analyse d’une séance pédagogique de lecture d’un album de littérature de jeunesse, la tension entre le contrat didactique et l’accès à la signification, en montrant comment la force de l’expérience culturelle peut faire obstacle à l’intention pédagogique univoque de l’enseignante. Aurore Promonet s’intéresse au potentiel de la trace écrite en matière de personnalisation des apprentissages et d’adaptation des pratiques aux besoins particuliers des élèves. Fréderic Dupré, rend compte de l’évolution du dispositif de recherche phénoméno-praxéologique, conçu initialement dans le cadre du projet PIMS, dans la recherche d’observables suffisamment robustes pour appréhender les différents cadres temporels produits par les systèmes didactiques, principal et auxiliaire, en jeu dans le fonctionnement d’une Ulis collège. Gaëlle Espinosa, Benoît Dejaiffe et Jean-Michel Perez montrent comment se dégage, à l’examen des travaux antérieurs sur le rôle des émotions dans la construction des savoirs, un domaine peu exploré qui est celui de l’étude écologique et qualitative des émotions et de leur rôle dans le rapport au savoir de l’élève.
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