Résumé :
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La clinique auprès de jeunes enfants en situation de handicap montre qu’indéniablement ils "parlent "de leur handicap, mais ils le font de différentes façons, et il n’est pas toujours facile pour leur entourage de les entendre. Comment se soucier de la prise en compte de l’avis de bambins sur leurs conditions de vie, modifiées par le handicap, des enfants chez qui le langage est absent ou profondément altéré ? Comment entendre ce qu’ils ne disent pas ? Comment évaluer leurs incapacités sans examiner avec eux quelles sont aussi leurs compétences et quels sont les mots pour le dire ? Voilà quelques aspects principaux de la thématique de ce dossier. Mais parler à l’enfant ne se résume évidemment pas à la seule question de sa situation de handicap, de sa différence, de ses capacités ou de ses difficultés et de la façon d’en parler avec lui. C’est naturellement par les mots que se transmet également (et surtout) une grande partie de l’annonce du handicap, processus dont on ne soulignera jamais assez l’importance structurante (ou déstructurante)... Comment parle-t-on du handicap dans les familles et comment les médecins en parlent-t-ils aux enfants ? Chez l’enfant qui parle peu ou pas du tout, la difficulté à s’exprimer ou plus spécifiquement l’entrave à la communication s’ajoute aux symptômes et peut influencer négativement le processus développemental, réalité à laquelle les interventions, notamment psychothérapiques, devront être attentives. Au cours de la rééducation des enfants polyhandicapés, ce sont souvent des mimiques, des regards, des sons plus ou moins compréhensibles qui s’échangent. Contrairement à une simplification abusive, le travail des kinésithérapeutes ne se réduit nullement à leur action de facilitateurs de la motricité : leur façon de mettre leur travail en mots relève d’un véritable art d’utiliser le langage afin de soutenir cette approche fonctionnelle fondamentale...
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