Titre : | "La relation affective en MECS, une négociation entre le nécessaire et l’impensable" : "Comment les besoins d’affection des jeunes placés en MECS sont pris en compte dans le cadre de leur accompagnement ?" |
Auteurs : | Kévin Delepine ; Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) (Rennes, FRA) ; Université Rennes 1. Rennes. FRA ; Université de Rennes 2 (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2018 |
Description : | 84p. / ill. |
Langues: | Français |
Classement : | ENJEU18/ (Master 2 Mention santé publique Parcours "Enfance, jeunesse : politiques et accompagnements") |
Mots-clés : | Affectivité ; Maison enfant caractère social ; Adolescent ; Placement ; Placement institution ; Représentation sociale ; Historique ; Violence institutionnelle ; Protection enfant danger ; Accompagnement social |
Résumé : | Lieu de vie pour les jeunes, lieu de travail pour les professionnels. Cette affirmation anodine semble aller de soi pour les personnes qui travaillent en MECS. Pourtant ce qui paraît tellement ordinaire cache une réalité plus complexe : un enchevêtrement de deux mondes qui habituellement sont bien distincts. La littérature du champ de l’éducation spécialisée dénonce la violence et la maltraitance institutionnelles depuis de nombreuses années. Il paraît difficile dans ce contexte de penser la dimension affective dans la relation entre les jeunes accueillis et les professionnels. La prise en charge du besoin affectif des jeunes relève désormais d’une obligation légale par la loi de 2007. Le besoin affectif est reconnu d’un point de vue psychologique dans le développement de l’enfant depuis plus d’un siècle. Il est aussi largement présenté comme un élément à prendre en compte au niveau de la protection sociale. Le besoin affectif devrait donc être au cœur du travail éducatif dans les MECS. Mais quelle place existe-il pour penser la relation affective ? Au "Pavillon", les professionnels font une présentation très personnalisée des jeunes accueillis. Ils sont souvent très touchés et affectés par le vécu de maltraitance et de danger des jeunes et leur situation de placement. Il existe un consensus au sein du « Pavillon » concernant le besoin d’affection : les jeunes et les professionnels sont unanimes pour reconnaître la nécessité de recevoir de l’affection pour les jeunes. Le repérage exhaustif des manifestations de ce besoin de la part des professionnels laisse supposer une importante préoccupation et une grande attention de ces derniers. Pour les professionnels, travailler dans une MECS entraîne le partage de la vie quotidienne et une relation de proximité avec les jeunes. Les professionnels du "Pavillon" revendiquent la nature humaine de leur relation avec les jeunes. Face à la fragilité et à la souffrance des jeunes, qui suscitent de la compassion, ils sont eux aussi affectés. La relation affective n’est pas une question qui va de soi lorsqu’on travaille dans le secteur de l’éducation spécialisée et en MECS. Les professionnels privilégient des mots comme "attention particulière" ou "bienveillance". Ils ne parlent pas d’"amour" ou d’"aimer" comme les jeunes. Dans la création des deux espaces : espace de la vie privée (vie familiale) et espace de la vie publique (travail professionnel), les règles et les repères distincts ont investis chacun des espaces. La culture de l’éducation spécialisée conditionne les professionnels à rejeter la dimension affective et crée un dilemme chez ces derniers entre répondre à leur aspiration affective ou à l’injonction du milieu professionnel. En France, la famille est considérée comme une valeur fondamentale. Plus la société évolue vers une individualisation de ces membres, et plus la famille prend de l’importance. Pour les Français, la famille représente ce qu’il y a de plus important, jusqu’à constituer un élément essentiel de leur identité. La loi et les institutions sont omniprésentes pour rappeler le droit des familles et la garantir. Dans ce contexte de sacralisation de la famille, les professionnels ont tendance à s’identifier aux parents des jeunes placés, pas au travers des caractéristiques observables des parents, mais au travers de la projection de ce qu’ils pourraient ressentir s’ils étaient séparés de leurs enfants. D’autre part, il existe une certaine idéalisation de la famille qui serait forcément bonne et source d’équilibre pour les membres. Pour finir, dans la distinction de la vie privée et de la vie publique, l’affection a été clairement établie dans le domaine de la vie familiale. Aussi indépendamment des capacités réelles des parents à donner de l’affection aux jeunes placés, les professionnels se sentent toujours moins légitimes que les parents des jeunes au sujet de l’affection. Malgré la nouvelle définition de leur mission à l’égard du besoin d’affection des jeunes, leurs aspirations à vivre pleinement la relation humaine jusque dans ses dimensions affectives, et leurs volontés de dépasser le discours dominant, les professionnels des MECS sont confrontés à de puissantes forces contraires qui s’inscrivent dans l’histoire de la société et celle de la profession. D’après Maël Virat, plusieurs études longitudinales étrangères sur la qualité de la relation affective entre les jeunes en difficulté sociale et les professionnels démontrent une nette diminution des problèmes de comportement, et pour les jeunes en situation de délinquance une diminution de la récidive. |
Diplôme : | Master 2 ENJEU : Mention Santé publique. Parcours "Enfance, Jeunesse : politiques et accompagnements" |
Plan de classement simplifié : | Master 2 Enjeu |
En ligne : | https://documentation.ehesp.fr/memoires/2018/m2%20enjeu/K%C3%A9vin%20Delepine.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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106562 | ENJEU18/0005 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
enjeu/delepine URL |