Titre : | En quoi les dispositifs de soins spécialisés CSAPA et CAARUD permettent-ils un accès aux soins et un accompagnement personnalisé pour les femmes en situation de vulnérabilité ? |
Auteurs : | Ikrame Khachach ; Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) (Rennes, FRA) ; Sciences PO (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2018 |
Description : | 91p. / tabl., ann. |
Langues: | Français |
Classement : | PPASP18/ (Master EHESP Pilotage des politiques et des actions en santé publique - PPASP ) |
Mots-clés : | CSAPA ; Santé publique [généralité] ; Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ; Soins ; Entretien ; Accès soins ; Accompagnement malade ; Femme ; Vulnérabilité |
Résumé : | Au terme de ce travail, peut-on encore s’interroger sur l’existence de spécificités féminines face aux addictions ?, Comment doit être pensée la question du genre ?, Faut-il opter pour une conception genrée de la prise en charge des patients aux conduites addictives ou faut-il plutôt choisir la neutralité entre les hommes et les femmes suivis ?. Il existe certains centres ayant développé des stratégies et des actions spécifiques à destination des publics féminins, privilégiant la mixité entre des femmes aux profils divers. Pour exemple, un espace à la Boutique 18 dans un CAARUD à Paris est entièrement réservé aux femmes et ouvert aux personnes transgenres et transsexuelles. Et ce dispositif mélange des femmes usagères et non-usagères de drogues, prostituées ou non. A l’inverse, d’autres centres ont fait le choix de la non-différenciation dans l’accompagnement entre les hommes et les femmes. Dans la plupart des rapports d’activité partagé par les structures enquêtées, et selon les propos de certains interviewé, aucune distinction particulière n’apparaît entre les femmes et les hommes si ce n’est dans la liste active. Les expériences et les témoignages des professionnels de terrain, particulièrement ceux spécialisés en addiction et leurs partenaires, nous ont permis de mettre en évidence l’existence de différences de consommation entre les hommes et les femmes. Il est apparu que si ces dernières sont moins nombreuses à consommer, elles n’ont pas les mêmes raisons, ni les mêmes manières de rentrer dans la consommation puis dans le soin. Ces spécificités notables et la quasi absence d’actions destinées aux femmes dans la plupart des centres dédiés à la lutte contre l’addiction expliquent que les femmes soient moins présentes proportionnellement que les hommes dans ces structures. Nous retiendrons l’impact considérable sur les femmes du stigmate social par rapport à la dépendance, avec toutes les représentations en terme de dignité sociale et de mérite qui y sont associées. Les professionnels de la santé, du social et des addictions, peuvent eux aussi, porté un regard stigmatisant envers les femmes qui se présentent face à eux, tendant alors à éloigner ces dernières du soin. Par ailleurs, certaines difficultés ne sont pas propres aux femmes et ne sont pas non plus propres aux conduites addictives, mais il semblerait qu’elles soient plus présentent chez elles que chez les hommes qui fréquentent des centres. Il s’agit notamment de violence, de prostitution, de précarité économique et sociale. C’est ainsi que ce mémoire a pu mettre en avant l’existence d’une dynamique au sein des centres spécialisés de par des actions favorisant l’accès aux soins des femmes. Nous pouvons en rappeler quelques-unes : mobiliser les partenaires les plus proches des femmes, mener des modes d’”aller vers”, adapter l’accueil matériel ou encore penser la mixité de l’accueil. Aussi, ce sujet n’aurait pu être traité sans aborder la grossesse en contexte d’addiction. Même si c’est un sujet qui a beaucoup été traité et dont la prise en charge à évoluer, les futures mères et les équipes professionnelles sont toujours confrontées à certains obstacles. Il est d’abord question de difficultés de repérage précoce et d’adaptation d’un suivi face à la temporalité imposée par la grossesse. Mais on ne saurait ignorer la question de la parentalité qui s’en suit. En 1997 déjà, une “cellule parentalité et usage de drogue” (CPUD) à Montpellier avait pour objectif : “d’accueillir la future mère [...] avec bienveillance et sans jugement le plus tôt possible pendant la grossesse, réduire les risques médicaux et sociaux de la toxicomanie sur la grossesse, développer l’accès aux soins, créer les conditions favorables à l’épanouissement du lien mère-enfant [...], soutenir la place du futur père; soutenir les parents dans la prise en charge de leur toxicomanie auprès des professionnels spécialisés”164. Il convient par ailleurs de souligner que tous ces questionnements transversaux ont pu mettre en lumière le rôle prépondérant des partenariats entre les structures de soins. L’accompagnement des femmes ne saurait certes être pertinent, effectif et efficace, sans une construction en réseau solide. Aussi, si la participation de l’homme dans le comportement d’addiction de la femme pose question, nos recherches ouvrent la voie à la question de la parentalité de ce premier, en tant que père. Alors qu’il est censé pallier aux carences de la mère, nous constatons qu’un manque de connaissances le concernant fragilise l’étayage du suivi. Le père, dans son sa fonction, peut lui aussi être mis à l’épreuve: “[on a des] hommes comme ça, isolés dont l’enfant est soit au pays, soit placé, soit chez les mères et qui sont en difficulté par rapport à ça165”. D’autres points en lien avec les dépendances des femmes, et mentionnés dans ce mémoire mériteraient d’être développés, comme le lien entre consommation et activité professionnelle au prisme du genre. Nous avons également été interpellés par deux éléments : en premier lieu, l’évolution des pratiques d’usage chez les jeunes femmes, dont une part fera partie du public des centres, et en second lieu, les spécificités des addictions sans substance. (R. A.) |
Diplôme : | Master PPASP Pilotage des politiques et des actions en santé publique |
Plan de classement simplifié : | Master Pilotage des Politiques et Actions en Santé Publique (PPASP) |
En ligne : | https://documentation.ehesp.fr/memoires/2018/ppasp/Ikrame%20KHACHACH.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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106331 | PPASP18/0006 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
ppasp/khachach URL |