Résumé :
|
Il arrive qu’au cours des soins, les professionnels immobilisent un patient. Les situations concernées sont très diverses, pourtant, nombreuses sont celles qui soulèvent des interrogations dans le débat public ou parmi les professionnels, notamment dans le champ de la santé mentale. Ces dernières années, plusieurs pratiques impliquant une immobilisation ont ainsi donné lieu à des discussions, se traduisant dans des recommandations de bonnes pratiques, des textes législatifs ou encore des formations. Ce dossier prend acte de la vitalité de l’activité réflexive sur les usages de l’immobilisation et l’aborde par le biais des professionnels eux-mêmes. Il rend compte de démarches menées par des soignants (psychologues, infirmiers, psychiatres, psychomotriciens…) sur des pratiques impliquant l’immobilisation de la personne . Ce dossier fait suite à un atelier collaboratif. Les contributions illustrent la variété des contextes dans lesquels les soignants sont amenés à immobiliser. Elles mènent dans des services d’hospitalisation de psychiatrie adulte et de pédopsychiatrie ; elles auraient pu également se situer dans des établissements médico-sociaux d’accueil de personnes âgées ou de personnes handicapées. Elles émanent de psychiatres, de psychologues, de psychomotriciens et d’éducateurs, auxquels auraient pu s’adjoindre cadres et infirmiers. L’immobilisation est utilisée pour répondre à l’agitation d’un patient – par la mise en contention mécanique et au moyen de techniques d’immobilisation manuelle – ou est programmée à l’avance et effectuée avec sa coopération – par des techniques d’enveloppement thérapeutique ou de packing. Elle répond plus ou moins à des logiques cliniques. Les questionnements sont aussi de natures multiples. Ils sont éthiques sur le sens et la justification de leur action – mais aussi pratiques –, sur la façon de procéder – et professionnels –, sur les savoirs et savoir-faire mobilisés et les objectifs poursuivis...
|