Résumé :
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Au XIXe siècle, l’avortement est inscrit au code pénal comme crime. Les autorités françaises instaurent un contrôle social répressif dans un projet de relance de la natalité. L’interdiction des comportements abortifs s’avère cependant inefficace. Les femmes construisent des stratégies de dissimulation et avortent clandestinement malgré les risques sanitaires majeurs. La pratique abortive se professionnalise avec l’avènement de l’injection intra-utérine qui supplante les méthodes traditionnelles. Pendant l’entre-deux-guerres, en plein élan hygiéniste, l’injection intra-utérine se démocratise dans les pratiques privées. La prohibition est un échec malgré les évolutions légales visant à augmenter la répression. L’avortement s’inscrit dans une libéralisation des mœurs et une volonté de libre maternité de plus en plus populaire malgré une répression judiciaire qui est à son paroxysme en 1940. De nos jours, l’avortement non sécurisé est encore fréquent, notamment en Afrique et en Amérique du Sud. Malgré l’inefficacité incontestable de l’interdiction de l’avortement, le débat sur sa légitimité persiste encore en France et en Europe.
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