Résumé :
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Qui contesterait aujourd’hui le droit aux personnes en situation de handicap d’accéder aux pratiques de la sexualité ? Nul ne s’y risquerait sans doute, conscient d’enfreindre alors le principe qui guide le droit et l’éthique, celui de la non-discrimination, lequel affirme que chacun bénéficie pleinement du droit commun. De fait, nos sociétés ont changé sur ce point, en inversant leur position. Naguère encore, elles considéraient normal et licite d’interdire tout accès à la sexualité aux personnes qu’elles jugeaient différentes, sans pour autant argumenter cette restriction consensuelle. Tout simplement parce que, imaginer un rapport sexuel entre personnes handicapées redoublait leur monstruosité du fait de leur faible humanité supposée, confondue avec une bestialité sauvage, en redoutant l’engeance fatalement douteuse qui en résulterait. De plus, elles ne paraissaient pas des partenaires enviables parce qu’elles auraient dévalorisé ceux qui les désiraient. Elles se trouvaient donc en même temps laissées pour compte et exclues. Ce qui n’empêchait pas que, à l’occasion, elles servent d’objet sexuel à leur entourage qui trouvait auprès d’elles un expédient à leurs besoins ou à leur frustration. Mais cela se passait dans le plus épais secret et restait confiné dans l’espace familial. La cause étant, semble-t-il, définitivement entendue. (R. A.)
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