Résumé :
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Les sciences sociales ont permis un décentrage de l’usager asservi à un toxique vers un fait de société dans sa globalité, en étudiant les rapports entre les comportements excessifs et exclusifs et les structures sociales qui peuvent les déterminer. Mais ce qui caractérise aussi la personnalité « addict », c’est le plaisir exclusif sans cesse renouvelé à travers un unique objet. Ici, la personne est réduite ou se réduit elle-même à sa conduite : « Je (ne) suis (pas) alcoolique. » Pourtant, l’alcoolique existe bien. Il est une personne, il lui reste à prouver qu’il est quelqu’un d’autre que son étiquette, fût-elle caractérisée par le toxique ou par son comportement, et à trouver une solution à son existence, outre le seul renoncement – tellement fragile dans le temps – à une substance. Si la pathologie addictive relève avant tout d’une problématique des liens et de la relation au-delà de l’illusion du stupéfiant, les psychothérapies de l’alcoolique, quant à elles, reposant certes sur des techniques pour beaucoup efficaces, doivent tenir compte de l’organisation psychique du sujet dans son ensemble. N’est-ce pas là le rôle du psychologue ?
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