Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC 97pR0xn9. Diffusion soumise à autorisation]. Le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda a provoqué une fracture franche de la cohésion sociale et un traumatisme incommensurable dans la société rwandaise. Pour y remédier, le gouvernement rwandais a dû inventer un modèle de justice exceptionnelle, nommée juridictions "Gacaca", inspirée de la tradition rwandaise, qui se veut à la fois restauratrice, pédagogique et pénale. Du point de vue juridique, en effet, le dispositif "Gacaca" est conçu comme une véritable juridiction pénale à vocation rétributive, étant donné que les actes jugés sont des infractions prévues et punies par le Code pénal. Mais à travers cet article, nous allons voir qu'au-delà de sa vocation pénale, ce dispositif est un instrument de justice qui a pour visée primordiale d'éduquer et d'aider les citoyens rwandais à recouvrer une santé humaine et civique, après un événement aussi dramatique qui les a plongés dans une souffrance incommensurable et un désaccord désastreux. C'est ce caractère "exceptionnel" et cette transversalité qui intéressent notre analyse. Ici, il ne sera pas question de faire une étude critique de ce dispositif, il s'agira plutôt de mettre en exergue le rôle qu'il a joué dans la reconstruction des valeurs du vivre ensemble, pour amener les citoyens rwandais à vivre les uns avec les autres et non les uns contre les autres. (R.A.).
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