Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA 8Fl8R0xG. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : Des résultats contradictoires sont retrouvés dans la littérature concernant l'effet épigénétique de la fécondation in vitro (FIV) sur la santé des enfants à court ou moyen terme et notamment sur leur croissance anthropométrique. Ces contradictions seraient liées à l'hétérogénéité des méthodologies utilisées dans les différentes études ou à l'inadéquation de certaines méthodologies pour l'exploration des données anthropométriques, par exemple l'absence d'un traitement longitudinal de ces données. Notre objectif était de comparer l'indice de masse corporelle (IMC) d'enfants conçus après FIV à celui d'enfants conçus spontanément (CS), en utilisant des données longitudinales de la naissance à l'âge de 5 ans. Méthodes : Cette étude a comparé 118 enfants singletons nés après FIV, avec ou sans micro-injection intracytoplasmique d'un spermatozoïde (ICSI), sélectionnés parmi une cohorte monocentrique, à un groupe de 320 enfants CS, issus d'écoles primaires situées dans la même zone géographique. L'IMC et son évolution ont été analysés sur trois périodes distinctes : avant l'acquisition de la station debout (de la naissance à l'âge d'un an), durant l'acquisition de la station debout et durant la période suivante (entre l'âge de 2 ans et 5 ans). Résultats : Pour les trois périodes, après ajustement sur les facteurs de confusions l'IMC moyen des enfants n'était pas significativement différent selon la méthode de conception. Ces facteurs correspondaient à des paramètres parentaux et de grossesse, à des caractéristiques de santé des enfants et à des indicateurs de mode de vie. Cependant entre l'âge de un an et deux ans, les enfants nés de FIV ICSI ont présenté une décroissance de l'IMC significativement plus faible que les autres groupes FIV classique et CS (p<0,05). À chaque période d'âge, l'analyse a identifié des facteurs d'influence différents sur l'IMC de l'enfant. Conclusion : Dans la population étudiée, l'effet épigénétique de la FIV sur la croissance de l'enfant, suspecté dans la littérature, n'a pas été observé sur l'IMC jusqu'à l'âge de 5 ans. D'autres investigations méritent d'être conduites afin de déterminer si d'autres paramètres adipeux pourraient refléter cet effet suspecté.
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