Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA 9AER0xnk. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : En Afrique, le diabète de type 2 (DT2) est négligé par les décideurs malgré sa progression fulgurante. La présentation des coûts du DT2 pourrait augmenter la sensibilisation et servir au plaidoyer. Cette étude vise à comparer les dépenses effectives rapportées par des personnes diabétiques pour les soins aux coûts médicaux estimés, ainsi qu'à analyser certains déterminants des dépenses de personnes atteintes du DT2 au Mali. Méthodes : Les coûts estimés se fondent sur les prix relevés dans trois structures distinctes du secteur public - un hôpital universitaire et deux hôpitaux secondaires - et du secteur privé de santé - trois cliniques et trois pharmacies privées - à Bamako. Il s'agit des prix des consultations, des médicaments, du matériel de soins, des examens et des soins spécialisés. Les soins pour chaque condition médicale avaient au préalable été paramétrés par un groupe d'experts. Le logiciel Excel® a servi à estimer les coûts totaux selon les rubriques de soins et les structures de santé. Nous avons analysé les dépenses effectives et quelques déterminants à partir des données d'une étude transversale portant sur 500 sujets diabétiques sélectionnés de manière aléatoire dans les registres des patients diabétiques connus au Mali. Résultats : Les coûts médicaux estimatifs du DT2 sans complications allaient de 108 à 298 - par an dans le secteur public et de 325 à 756 - dans le privé. D'après l'enquête, les dépenses annuelles médianes des sujets diabétiques exempts de complications pour les soins médicaux chroniques s'élevaient à 178 - (intervalle : 98-331 -) et étaient donc dans la fourchette des coûts estimés dans le secteur public. Les dépenses médianes totales des sujets étudiés, dont 78% présentaient des complications, s'élevaient à 241 - (142-386 -). Pour chaque complication, les dépenses médianes étaient en deçà des coûts minima estimés, sauf la rétinopathie. Les facteurs prédicteurs significatifs de dépenses de soins plus élevées étaient l'insulinothérapie, la résidence dans la capitale et le nombre de complications. Le coût théorique minimum d'un traitement acceptable du diabète sans complications dans le secteur public représenterait 29% du produit intérieur brut par tête ; les dépenses totales rapportées par les sujets absorbaient en moyenne 24% de leur revenu. Conclusion : Le traitement du DT2 est coûteux et inabordable pour de nombreux patients au Mali, surtout en présence de complications. Il est urgent de prévenir le diabète en Afrique et des approches existent, mais aussi de le dépister précocement pour limiter les complications.
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