Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA AkFR0xmB. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : La participation dans le programme français de dépistage organisé du cancer colorectal reste insuffisante malgré l'implication des médecins généralistes, et l'envoi postal de plusieurs relances et du test de recherche de sang occulte dans les selles. Plusieurs études ont montré que le conseil téléphonique personnalisé était plus efficace que les soins habituels, l'invitation par courrier standardisé et l'envoi postal du test de dépistage. Le but de cette étude était d'évaluer la faisabilité et l'efficacité du conseil téléphonique sur la participation au programme de dépistage du cancer colorectal organisé en Alsace (France). Méthodes : Un échantillon de personnes non dépistées a été randomisé en un groupe contrôle invité par courrier de relance standardisé accompagné du test de recherche de sang occulte dans les selles (n=19 756) et en deux groupes intervention téléphonique, l'un bénéficiant d'un conseil simple par entretien téléphonique assisté par ordinateur (n=9367), l'autre d'un entretien motivationnel (n=9374). Résultats : Seules 5691 (19,9%) personnes ont effectivement bénéficié d'un conseil téléphonique, si bien qu'en analyse en intention de traiter aucune différence de participation n'a été observée entre les groupes intervention téléphonique réunis (13,9%, intervalle de confiance [IC] 95% [13,5-14,4]) et le groupe témoin (13,9%, IC 95% [13,4-14,4]) (p=1,0). Cependant, en analyse per-protocole, la participation était significativement plus importante dans les deux groupes intervention que dans le groupe contrôle (12,9%, IC 95% [12,6-13,2]) (p<0,01), sans différence significative entre conseil simple (24,6%, IC 95% [22,7-26,4]) et entretien motivationnel (23,6%, IC 95% [21,8-25,4]) (p=0,44). Conclusion : Il n'y avait pas de différence entre conseil téléphonique personnalisé et courrier standardisé accompagné du test de dépistage sur la participation au dépistage du cancer colorectal. Une plus grande efficacité du conseil téléphonique, le double de celle de l'envoi postal, n'était observée que chez les personnes effectivement conseillées par téléphone, sans différence entre conseil simple et entretien motivationnel. Les personnes étant difficiles à joindre, la participation n'augmentait pas significativement en intention de traiter. Le taux de succès technique des entretiens téléphoniques devrait être évalué, et amélioré si insuffisant, avant d'instaurer le conseil téléphonique dans un programme de dépistage organisé des cancers.
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