Résumé :
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Nombre d’entre nous ont la conviction que le monde tourne à l’envers, que beaucoup de dispositions dans l’organisation de la société sont contraires au bien-vivre ensemble, à l’équilibre et à la sérénité de la population, et augmentent les inégalités d’accès à l’essentiel. Dans la santé, les mesures d’austérité et l’idéologie qui les accompagne font disparaître une conception du soin qui permette d’accueillir et de soigner les personnes en tenant compte de leurs particularités, de leurs trajectoires et de leurs conditions d’existence. D’autres injonctions, soutenues par des protocoles et autres dispositifs basés sur une idéologie scientiste du soin, font obstacle à tout ce qui relève de la clinique, de l’accompagnement des personnes souffrantes et de la complexité d’un exercice soignant qui ne peut que s’opposer à la standardisation. La formation des soignants s’inscrit dans ce non-sens et déstabilise gravement ceux qui sont désireux de prendre soin de leurs semblables. C’est à partir de nos regards et expériences de soignants, de citoyens et de chercheurs que ce dossier « Tout le contraire ! » pose la question du sens, relaie les observations, analyses et propositions qui nous semblent mieux adaptées aux besoins des uns et aux compétences des autres, pour en dégager des alternatives concrètes. À l’heure où nous constatons que le lien social se délite et que de plus en plus de personnes sont isolées, se développe une médecine garagiste qui se décharge de l’accompagnement et des soins aux personnes au profit d’une pratique de l’intervention technique, voire ambulatoire dont le seul intérêt est la productivité.
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