Résumé :
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Cet ouvrage examine ce chez-soi fondé sur l’abandon personnel et intime de ce qui est originellement donné –un chez-soi qui, si pauvre et hostile soit-il, n’oblige pas à demander l¹hospitalité- au profit d’un projet de compter sur l’hospitalité des autres et ainsi de prendre sa place parmi eux : Un chez-soi chez les autres. Qu’est-ce, en substance, que ce projet ? Quels rapports instaure-t-il entre l’accueilli et son hôte, selon quelles lignes d’entente et quelles lignes de faille ? Quels sont les enjeux de ces rapports pour les sociétés d’accueil ? Le chez-soi du migrant est un chez-soi de conquête, constamment habité par des interrogations et des objectifs qui lui sont propres. Il doit, pour se réaliser, partir de l’envers –le monde étrange et étranger dans lequel l’immigration fait arriver– pour retrouver l’endroit. Ce faisant, que garde –que peut garder– l’immigrant de son chez-soi premier ? A cet égard, la société d’accueil est tendue entre hospitalité et réticence. Parce que l’égalité juridique et le partage de la vie civique ne semblent pas suffisants pour réconcilier l’accueilli et l’accueillant, ce livre propose une vision de la vie collective en pays d’immigration et éclaire cette question à l’occasion d’une exploration psychologique de l’arrachement au chez-soi et d’un examen psychosociologique approfondi des types de rapports entre immigrants et autochtones qui s’inscrivent sur le territoire de la cité. Mais le chez-soi est-il toujours, pour toute migration, une question de lieu, de territoire ? S’agit-il toujours, pour le migrant, de prendre sa place et de faire advenir, nécessairement dans un lieu, son chez-soi ? Cette question est abordée en conclusion de ce livre afin que s’ouvre une nouvelle perspective sur la question du chez-soi chez les autres.
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