Résumé :
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Les deux guerres du XXe siècle ont radicalement fait changer la vision du handicap et de la morale. Les personnes revenues de la guerre de 1914–1918 ne pouvaient plus recevoir les qualificatifs dégradants, elles étaient devenues des héros, il fallait être solidaires et envisager une réadaptation. Lors du procès de Nuremberg en 1946, la morale, au sens des règles de bonnes conduites dictées par la culture et la religion a été remise en cause. Ce fut le début de l’éthique. L’objectif de la médecine qui était de sauver le patient de la mort, s’est modifié petit à petit : ce n’est plus une vie « en pleine santé » qui est visée, mais une vie parfois avec handicap. Trois textes officiels ont affirmé cette évolution : la loi d’orientation pour l’insertion des personnes handicapées du 30 juin 1975, puis la Classification internationale du handicap de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1981, et enfin la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. On entre alors dans le XXIe siècle. Le handicap n’est plus une dégénérescence, ni seulement une question de solidarité d’après-guerre, le handicap devient une question personnelle. La base de l’éthique qui est le consentement, la possibilité de dire non avant de dire oui, est affirmée dans la loi du 5 mars 2007, concernant toutes les personnes vulnérables y compris les enfants, imposant aux soignants de réfléchir sur la place des plus vulnérables dans les soins et leur participation ainsi que le respect de leur parole. (R. A.)
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