Résumé :
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Pour protéger leurs cultures et sécuriser leurs rendements, les agriculteurs ont recours à une panoplie de moyens de lutte contre les organismes nuisibles, dont les insectes nuisibles et les maladies cryptogamiques. Parmi ces derniers, la lutte chimique tient une place importante dans l’agriculture dite conventionnelle. Dans le but d’évaluer les risques potentiels, pour la santé humaine et l’environnement, des pratiques phytosanitaires des serristes maraîchers de la région desZiban (Bas-Sahara algérien) une enquête a été réalisée d’octobre 2011 à juin 2012, auprès de 132 serristes maraîchers sélectionnés de manière aléatoire. Ces résultats révèlent que 72 % des serristes n’observent aucune mesure de protection, de la préparation de la bouillie jusqu’à la fin des traitements. Les conditions régnant dans les serres, particulièrement, de mars à juin, ne permettent pas aux serristes de respecter les délais d’attente avant récolte, surtout dans le cas de la tomate. Par ailleurs, 98,5 % des serristes jettent l’eau issue du rinçage de leurs pulvérisateurs sur le sol, à côté de la source d’eau (forage d’irrigation). Enfin, les emballages et contenants vides des pesticides sont abandonnés dans la nature par 55,3 % des serristes, brûlés dans leurs exploitations par 32,6 %, et tantôt brûlés tantôt jetés dans leurs champs par 12,1 %. Ainsi, les pratiques phytosanitaires des serristes maraîchers des Ziban sont mauvaises et potentiellement nuisibles à la santé des applicateurs, des consommateurs et de l’environnement. (R.A.)
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