Résumé :
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Comment prendre soin de ceux qui dérapent, ceux qui s’échappent de la rationalité admise, ceux qui ont perdu l’usage des codes relationnels « normaux » ? Où et comment les soignants peuvent-ils trouver les aides et les lieux pour accompagner les patients face au délire, à la souffrance, à la mise en danger de soi et d’autrui ? La psychiatrie est engluée dans les injonctions sécuritaires, les classifications, les recommandations de la Haute Autorité de Santé dont le seul objectif semble être de faire taire les symptômes à coup de médicaments et d’enfermement. Or, cette conception de la folie n’aide ni les fous ni ceux qui les entourent. Dans ce numéro à plusieurs voix, patients et soignants définissent les conditions qui permettent de soigner, de l’engagement nécessaire pour accueillir la souffrance de l’autre à l’adossement indispensable de la pratique à la reconnaissance d’une commune humanité. La bienveillance, la créativité, l’écoute, la restauration de liens porteurs ont fait leurs preuves dans des lieux où les soignants persistent à accueillir la personne, quelle que soit la façon dont elle se présente. Et si la psychiatrie devenait le dernier refuge de la résistance ?
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