Résumé :
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[BDSP. Notice produite par AED-BDSP BnptR0xH. Diffusion soumise à autorisation]. L'hôpital est un monde clos, fermé, qui vit sur lui-même et dans lequel les règles de la vie sont remplacées par les règles de l'hôpital. La vie, l'hôpital, sont deux mondes qui s'opposent ou qui existent parallèlement. La vie et l'hôpital ne se rencontrent pas souvent en un point d'harmonie. L'intimité du malade n'est pas respectée. Elle ne fait pas partie du système de valeurs hospitalier qui évoque l'acte technique comme priorité absolue. Garder son intimité nous semble être une bataille quotidienne du malade face à des structures pesantes, une organisation souvent inadaptée à ses besoins et des soignants qui ont un pouvoir de décision sur ce que peut être ou doit être son intimité. En effet, l'infirmière décide de l'intimité du malade, de ses limites. Mais elle ne sait pas ce qu'est l'intimité du malade, ne sait pas à quoi elle correspond, ne sait pas quel est le besoin réel du malade dans la mesure où la relation infirmière-malade, relation d'échange, relation interpersonnelle n'existe pas à l'hôpital. Comment amener les infirmières à considérer ce besoin d'intimité comme un besoin vital ? Les propositions que nous avons pu faire sont toutes basées sur l'idée que le soignant se fait de l'homme, de la vie, de la mort. Il nous semble impossible de pouvoir soigner sans avoir à un moment ou à un autre réfléchi à ces différentes dimensions. Y réfléchir nous semble être un élément, fondamental, mais parler sa conception de l'homme, de la maladie, de la vie, de la mort, permet d'aller bien au-delà d'une analyse personnelle et permet à un processus de soin cohérent d'exister dans une équipe. Le droit à l'intimité, c'est aussi le droit du malade à exister. Intimité et liberté individuelle sont très liées. Les infirmières en défendant le droit à l'intimité défendent en fait les droits de l'homme, et la grandeur, la spécificité et l'indépendance de leur profession. En effet, soigner, c'est avant tout apporter des soins à tout malade, sans distinction de race, de couleur, de religion, d'idées politiques, c'est aussi s'appuyer sur des valeurs fondamentales qui sont le respect du malade dans sa différence et l'égalité devant le soin. (Extrait de la conclusion).
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