Résumé :
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Dans cet article, les auteurs analysent, de manière empirique, le rôle de l’expérience et son lien à la connaissance, en s'intéressant au cas d’un site web dédié aux personnes souffrant d’incontinence. Le terme "connaissance par l’expérience" peut prêter à confusion s’il est défini en termes de "situations vécues par une personne", fonctionnant comme fondements de cette "connaissance expérientielle". Cette conception fondamentaliste de la connaissance expérientielle conduit aux problèmes de l’indistinction, de l’incontestabilité et de l’authenticité de cette connaissance. l'analyse montre comment les participants structurent et transforment leurs expériences, par exemple en collectant, relatant et révisant des moments individuels, et en les interprétant activement. Toute expérience n’est pas considérée comme une donnée valide pour la "connaissance". Les auteurs suggèrent que, relativement à la connaissance, "l’expérience" doit être définie en termes de "faire l’expérience avec", plutôt qu’en termes de "situations vécues par une personne". L’expérience comme "vécu" n’est pas alors quelque chose qui fonde la connaissance expérientielle, mais qui prend la forme de savoir-faire, de possibilités interprétatives et de compétences, qui ne sont pas liées exclusivement à un sujet particulier. Analyser la connaissance expérientielle de cette manière permet de la spécifier en termes de connaissance pratique qui peut être contestée par d’autres personnes (plus) expérimentées et qui peut être transférée à d’autres qui sont toujours en train d’essayer d’acquérir des compétences. Ces compétences peuvent aider dans la tentative de re-configurer l’expérience autrement. (R. A.)
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