Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA EtCsR0x8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Au Maroc, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il est diagnostiqué dans la majorité des cas à un stade avancé. Le retard dans le diagnostic et dans l'accès au traitement conduit à une augmentation du taux de mortalité. L'objectif de l'étude est de déterminer les délais de consultation (délai patient), de diagnostic et d'accès au traitement (délai système de santé) des femmes atteintes d'un cancer du sein admises à l'Institut national d'oncologie (INO) de Rabat et d'analyser les facteurs susceptibles d'en influencer la durée. Méthodes : Nous avons réalisé une étude transversale de décembre 2012 à mai 2013 à l'INO de Rabat. Deux cents femmes, éligibles et ayant donné leur consentement, ont été interviewées en utilisant un questionnaire structuré et pré-testé. Les stades I et II du cancer ont été identifiés comme "stades précoces" et III et IV comme "stades avancés". Résultats : Dans notre échantillon, 54% des femmes ont été diagnostiquées à un stade précoce du cancer du sein et 46% à un stade avancé. Le délai total médian était de 120 jours (intervalle interquartile [IIQ]=81-202 jours). Le délai patient (médiane=65 jours, IIQ=31-121) était supérieur au délai système de santé (médiane=50 jours, IIQ=29-77). Un risque élevé pour un long délai total (supérieur à quatre mois) était observé pour les femmes âgées de plus de 65 ans (OR=1,30 ; IC 95% 1,10-4,20) ; analphabètes (OR=4,50 ; IC 95% 2,10-6,20) ; résidant en milieu rural (OR=3,40 ; IC 95% 1,23-8,13) ; ayant un niveau socioéconomique bas (OR=4,75 ; IC 95% 1,45-15,60) ; n'ayant pas de connaissance sur l'autopalpation (OR=5,67 ; IC 95% 2,65-12,15) ; et ayant consulté plus de deux fois avant le diagnostic (OR=7,70 ; IC 95% 2,88-20,50). Un délai total supérieur à quatre mois augmentait significativement le risque d'être diagnostiquée à un stade avancé (OR=5,62, IC 95% 3,03-10,45). Conclusion : Les efforts doivent être orientés vers une bonne information de la population à risque, une meilleure accessibilité au dépistage et une formation médicale continue afin de permettre un diagnostic et une prise en charge précoces. (Résumé auteur).
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