Résumé :
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Défendre l’autonomie des personnes et le respect de leur volonté conduit légitimement à lutter contre le recours à la contrainte, en le contrôlant, en précisant strictement ses contours s’il est inévitable, en promouvant la bientraitance et une éthique du care centrée sur le souci des autres. Mais, au-delà des cas extrêmes de maltraitance ou de violence, si de façon plus réaliste on ne définit pas la contrainte seulement sur un mode binaire comme une action impliquant autrui sans son consentement, il importe de reconnaître qu’elle est omniprésente dans le soin et l’aide, non par défaut ou perversion, mais à cause de la nécessité d’assurer aussi la protection des personnes, notamment dans le cas où leur faculté à juger ce qui est bon pour elles est altérée. A partir de plusieurs études de cas détaillées conduites au domicile de personnes handicapées, cet article vise à décrire les formes de cette contrainte ordinaire, à bas bruit, continûment présente dans l’aide aux personnes, avant de s’interroger sur sa compatibilité avec le care. (R. A.)
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