Résumé :
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L'accès à l'eau potable et à un cadre de vie sain dans les pays en développement est un grand défi et cette situation a été accentuée dans la ville de Korhogo (Côte d'Ivoire) par une forte variabilité climatique au cours de la décennie 2000-2010. Les objectifs de cette étude sont de (i) caractériser les différents modes d’accès à l’eau dans la ville de Korhogo, (ii) déterminer les facteurs environnementaux et sociosanitaires qui affectent la disponibilité et la qualité de l’eau et (iii) évaluer les risques sanitaires associés à l’utilisation de ces eaux. Deux enquêtes transversales par questionnaires couplées à deux enquêtes géographiques ont été conduites en 2010 auprès de 600 ménages, respectivement en saison sèche et pluvieuse. Une enquête sanitaire et des analyses d’échantillons d’eau de puits et de barrage ont été réalisées. L’analyse quantitative des risques microbiens (QMRA) a été utilisée pour quantifier le risque sanitaire associé à Escherichia coli et Giardia lamblia. Les résultats indiquent qu’à Korhogo, les eaux usées stagnantes et les dépôts sauvages d’ordures ménagères constituent des facteurs de risques potentiels de contamination des eaux de puits, qui représentent la principale source d’alimentation en eau potable des ménages (respectivement 60 % et 65 % en saison pluvieuse et sèche). La QMRA montre qu’il existe un risque d’infection lié à E. coli aussi bien pour les eaux de puits que pour les eaux de barrage. Le nombre probable de sujets infectés par an est de 2 002, 1 280, 59 et 24 respectivement pour la consommation d’eau de puits, le maraîchage, la pêche et la baignade. Les résultats de cette étude peuvent permettre de guider la mise en place de stratégies intégrées d’atténuation des risques sanitaires liés au déficit d’approvisionnement en eau potable et d’hygiène à Korhogo, risques qui pourraient s’aggraver avec les changements climatiques observés. (R.A.)
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